60 exécutions publiques, 25 femmes pendues ainsi que 5 jeunes, mineurs lors
de leur arrestation
Faire croire à la modération de ce régime sanguinaire en Iran ne sert qu’à
tromper la communauté internationale et à justifier marchandages et
complaisance avec les bourreaux au pouvoir
En 2013, le régime du guide suprême en Iran s’est appuyé plus que jamais
sur les potences et les exécutions collectives dans les prisons et sur les
places publiques à travers tout le pays, ainsi que sur la torture et la mort à
petit feu des détenus politiques. Les mollahs ont utilisé plus de 60 organes
répressifs des gardiens de la révolution (pasdaran), de la milice du Bassidj,
et des agents en civil, ainsi que toute une panoplie de services de
renseignements. Ils se sont aussi servis d’instances répressives comme la
police des quartiers, la police des cités universitaires, la police immatérielle,
la police du métro, la police des femmes, et bien d’autres encore. Il ne s’est
pas passé un seul jour sans répression ni tuerie. On peut regrouper certains
aspects de cette répression de la manière suivante :
I – Les exécutions
1- En 2013, au moins 660 exécutions ont été répertoriées en Iran, dont les
deux-tiers, soit 430, ont eu lieu après la farce électorale du 14 juin. Or les
informations sur un grand nombre d’exécutions ne sortent jamais des prisons. 25
femmes ont été pendues. L’exécution de deux jeunes de 20 et 23 ans en public,
pour avoir volé l’équivalent de 35 euros, l’exécution de plusieurs jeunes âgés
de 12, 15 et 17 ans au moment de leur arrestation, la pendaison du corps
ensanglanté d’un jeune de 28 ans à Bandar-Abbas dans le sud de l’Iran qui s’était suicidé quelques heures
avant, la pendaison du corps d’un jeune de 23 ans à Zahedan (sud-est) mort
d’une crise cardiaque quelques heures avant, l’exécution de Guiti Marami, 34
ans, le corps ruisselant de sang en raison des 100 coups de fouets donnés avant
sa pendaison, et l’insistance pour exécuter à nouveau le condamné qui après une première exécution
avait été envoyé encore vivant à la morgue, ne sont qu’une partie du bilan des
crimes du régime des mollahs en 2013.
Le mollah Sadegh Laridjani, chef du système judiciaire, a qualifié le 11
décembre les rapports de la communauté internationale sur la dégradation des
droits humains en Iran de mensonges et tendancieux avant de déclarer :
« s’opposer à la peine de mort c’est s’opposer aux ordres de
l’islam. »
2- Des milliers de prisonniers dans tout le pays ont été condamnés à mort,
et dans la seule prison de Ghezel-Hessar (près de Téhéran), on compte plus de
3000 détenus dans le couloir de la mort. Pour faciliter les exécutions
collectives, le régime a mis en place des potences pour 12 personnes. En
protestation à ces exécutions, des prisonniers politiques condamnés à mort sont
en grève de la faim depuis deux mois. Dans les dernières semaines de 2013,
plusieurs milliers d’autres prisonniers de ce pénitencier ont aussi suivi une
grève de la faim de 10 jours.
3- Les scènes effroyables d’exécutions collectives et publiques pour créer
un climat de terreur, se sont multipliées en 2013, et des villes comme Nochahr,
Ghaemchahr, Babol, Tankabon, Chiraz, Jahrom, Fassa, Ahwaz, Dehdacht, Hendijan,
Chahrekord, Ilam, Karadj et d’autres, ont été le théâtre de ces scènes
effroyables. Les médias officiels, pour attiser le climat de terreur, publient
des photos de ces mises à mort. Dans beaucoup de cas, notamment à la prison de
Lakan de la ville de Racht (nord de l’Iran), les bourreaux contraignent les
prisonniers à faire venir leurs familles et leurs proches pour assister aux
pendaisons et ceux qui refusent sont mis à l’isolement.
II – Exécution des détenus politiques
4- Les exécutions de prisonniers politiques, spécialement ceux issus des
minorités ethniques et religieuses en 2013, ont pris de nouvelles dimensions.
Le 26 octobre, 16 détenus politiques baloutches ont été pendus ensemble à la
prison de Zahedan (sud-est de l’Iran). Les autorités ont reconnu que ces
hommes, emprisonnées depuis quelques temps, ont été exécutés en représailles de
la mort de plusieurs pasdaran à Saravan. Ce jour-là, un autre détenu politique
baloutche à été exécuté à Hamedan et deux autres détenus politiques du nom de
Habibollah Golparipour et Reza Esmaïli à la prison centrale d’Oroumieh et de
Salmas. Le lendemain, un prisonnier politique baloutche a été exécuté à la
maison d’arrêt Parsilon de Khoramabad (ouest de l’Iran). Le 3 novembre, quatre
prisonniers de la minorité arabe originaire de Chadgan ont été exécutés. Le 4
novembre, Chirkou Moarefi, détenu politique kurde, a été exécuté à Saghez
(ouest de l’Iran). Aucune information n’a filtré sur des prisonniers politiques
transférés il y a quelques mois vers des destinations inconnues. De plus, les
exécutions politiques sous le couvert de délit de droit commun se poursuivent.
Redoutant les protestations sociales, le régime n’a pas restitué les corps des
exécutés politiques à leurs familles et les a enterrés clandestinement.
III – Assassinats, éliminations et mort à petit feu de prisonniers
politiques
5 – Plusieurs prisonniers sont morts sous la torture ou ont été assassinés
de diverses manières. Le 1 février, Amir Moussavi est mort sous la torture. Le
24 juin, Ali Reza Chah-Bakhch, un prisonnier baloutche, après sept années de
réclusion et son acquittement en justice, est mort de façon suspecte la veille
de sa libération dans la section 1 de la prison de Zahedan. Le 20 juin, Afchine
Ossanlou, un militant ouvrier, est mort soudain de manière suspecte dans la
salle 12 de la prison de Gohardacht, près de Téhéran. Il ne lui restait que
quelques semaines à purger de sa peine de 5 ans. Le 24 octobre, le corps d’Ali
Marachi, originaire d’Ahwaz (sud-ouest), âgé de 37 ans, a été rendu à sa
famille, le crâne et les côtes fracturés.
6- En 2013, un grand nombre de prisonniers, privés de soins médicaux, ont
perdu la vie. Au tout début de 2013, Abdol-Rahman Rahnavard, 30 ans, a été
transféré de la prison de Roudan dans la province de Hormozegan (sud) à la
maison d’arrêt centrale de Bandar-Abbas pour y recevoir des soins. Mais le
directeur de la prison s’étant opposé à son hospitalisation, il est mort en
prison. Le 15 juillet, un autre détenu, Ahmad Bajelani, âgé de 44 ans et atteint
d’une hépatite et de tuberculose, après une semaine de souffrances
insupportables, il a perdu la vie parce qu’il était privé de soin. Le détenu
politique Alireza Karami, un employé du pétrole, a contracté une grave maladie
cardiaque le 6 avril, et a perdu la vie, privé de soins. Il avait passé 16
années en réclusion et contracté de multiples maladies sous la torture.
7- La santé d’un grand nombre de prisonniers privés de soins nécessaires,
s’est gravement dégradée. En réponse aux protestations des prisonniers
sympathisants de l’Ompi qui sont en grande partie d’anciens détenus politiques
des années 1980 et qui souffrent de toutes une séries de maladies en raison des
années de réclusion et de tortures, les autorités leur ont répliqué :
« vous êtes des Monafeghines ( nom péjoratif que le régime donne à l’Ompi)
et vous serez tous mis à mort. »
Les 4 membres de la famille Danechpour sont dans un état grave. Mohsen
Danechpour-Moghadam, 72 ans, souffre d’insuffisances cardiaques et digestives
sévères. Son fils de 41 ans, Ahmad souffre d’une grave maladie de l’appareil
digestif. Ils ont tous les deux condamnés à mort. Mme Motahereh Bahrami, âgée
de 62 ans, souffre gravement des disques lombaires et Mme Reyhaneh Hadj-Ebrahim
Dabbagh, souffre de vives douleurs aux jambes, aux lombaires et du système
digestif.
Mme Sedigeh Moradi, souffre d’un disque cervical, Ali Moezi, 63 ans,
souffre de cancer et de douleurs rénales, Machallah Haeri, 62 ans, souffre de
maladie respiratoire et d’une grave maladie cardiaque, il a déjà fait plusieurs
arrêts cardiaques en prison et une hémorragie cérébrale. Saleh Kohendel,
souffre d’hémopathie. Mithagh Yazdan-Nejad, étudiant de 27 ans, est dans un
état grave en raison des tortures et des conditions carcérales déplorables. Ali-Asghar Mahmoudian, prisonnier exilé au
pénitencier de Semnan, qui était à l’origine une étable, parmi les droits
communs et les détenus dangereux, a contracté de multiples maladies en raison
de l’absence totale d’hygiène. Gholam-Reza Khosravi, souffre gravement de la
colonne vertébrale. Le Dr Asghar Ghatan, âgé de 60 ans, souffre de tension, de
diabète aigue et de cholestérol élevé. Il a perdu la vue d’un œil et a fait une
crise cardiaque le mois dernier. Mohammad Saemi, 64 ans, souffre notamment de
problèmes cardiaques, rénaux, d’arthrose, de disque lombaire et d’un tympan
endommagé. Saïd Massouri souffre de multiples maux, notamment d’une maladie
sévère du système digestif. Assadollah Hadi, Mohammad Davari, Mohammad Ali
Mansouri, sont des prisonniers privés de soins et donc dans un état grave.
Zaniar Moradi, détenu kurde condamné à mort, souffrait d’un grave problème
vertébrale, Khaled Hardani, souffrait de graves problèmes cardiaques, Mehdi
Sadjedifar, 35 ans, est atteint d’un cancer de l’œsophage, Mohammad-Reza
Pourchajari (Siamak Mehr) souffre de diabète et de problème cardiaque, Reza
Chahabi a besoin d’être opéré des cervicales mais il n’a pas reçu
l’autorisation. Mohammad Sedigh Kaboudvand souffre de diverses maladies mais il
est privé de soins. Malgré son âge avancé et de multiples maladies comme de
l’arthrose au genou et un disque lombaire, le journaliste Keyvan Samimi, est
maintenu en prison. Sallahedine Moradi, de la minorité religeiuse des Derviches
Gonabadi, souffre des reins et de saignements internes, Kasra Nouri, souffre
d’un disque lombaire aigu, Mostafa Danechjou, avocat des Derviches, est atteint
d’une maladie respiratoire. Mohammad Seifzadeh, avocat de 66 ans, a fait un
AVC. Il est atteint d’engourdissement des mains et des pieds, d’un disque lombaire
et cervical et de douleurs aiguës dans la cage thoracique. Abdolfatah Soltani,
Hassan Fathali Achtiani, Hamid Reza Moradi, Ali Saedi, Iradj Mohammadi,
l’ayatollah Kazemayni Boroujerdi, Arjang Davoudi, Chahram et Farhang
Pour-Mansouri, Ebrahim Babadi, Namegh Mahmoudi, Adel Naïmi, Mehdi Khodaï,
Behnam Ebrahim-Zadeh, Assadollah Assadi, Farzad Rouhi, Arach Charifi et
Mohammad Nazari sont d’autres malades privés de soins et dont l’état se
dégrade.
8- Parallèlement aux bombardements et aux massacres des Moudjahidine du
peuple à Achraf et à Liberty, les arrestations arbitraires et les pressions sur
les sympathisants et les proches des membres de l’Ompi l’an dernier se sont
poursuivis dans de plus grandes dimensions, spécialement dans les mois
précédent la farce électorale. Le 13 janvier, Reza Akbari-Monfared et son fils
Ali ont été arrêtés. Sa sœur, Maryam Akbari Monfared, mère de trois enfants en
bas âge, est incarcérée depuis trois ans accusée de « guerre contre
Dieu ». Quatre des frères et sœurs de M. Akbari ont été exécutés par le
régime.
M. Hassan Sadeghi et son épouse Fatemeh Mossana ont été arrêtés sur
l’accusation de vouloir tenir une cérémonie à la mémoire de son père,
Gholam-Hossein Sadeghi, membre de l’Ompi au camp Liberty, décédé d’une crise
cardiaque en raison de privations de soins médicaux.
Les arrestations arbitraires et les conditions de libération sous des
cautions très lourdes sont une méthode pour exercer des pressions sur les
prisonniers politiques et leurs familles.
IV- La situation épouvantable des prisons
9- Selon le directeur des prisons du régime, la capacité officielle de la
prison de Ghezel-Hessar est de 5000 personnes, mais aujourd’hui, plus de 22.000
détenus y sont entassés. Les prisonniers n’ont même pas la place de s’asseoir,
dorment à tour de rôle et même dans les toilettes. Les conditions sanitaires
sont exécrables, l’eau polluée et l’absence de moyens de se laver multiplie les
maladies de peau et contagieuses. Le dispensaire de la prison ne possède pas le
minimum d’équipements pour soigner et les autorités carcérales privent les
malades d’accès aux soins et aux spécialistes. Les rations alimentaires sont si
réduites que les prisonniers souffrent de malnutrition et les maladies se sont
multipliées. L’absence de moyen de se chauffer dans la saison froide rend les
conditions de vies encore plus insupportables.
10- A la prison de Bandar-Abbas dans le sud de l’Iran, qui a la capacité
d’accueillir 400 prisonniers, contient environ 4000 prisonniers, dont 300 sont
condamnés à mort. Les détenus sont privés du moindre soin. Les seuls
médicaments sont des pilules antidépressives et pour les drogués. Bien qu’il y
ait des hépatites, les autorités non seulement ne prennent aucune mesures de
contrôle, mais elles refusent aussi de les soigner. Au lieu des d’isoler les
malades, ils sont transférés délibérément dans d’autres sections. Respirer dans
les cellules de cette prison est difficile, surtout pendant la saison chaude. L’eau, polluée, sent mauvais et a mauvais
goût. Le magasin de la prison vend des produits périmés. La section est polluée
par les eaux usées des latrines qui empestent et recouverte de vermine
grouillante. Ce sont les conditions épouvantables de cette prison moyenâgeuse.
Les prisonniers politiques y sont envoyés en guise de châtiment. Les conditions
de réclusion dans le mitard sont mortelles. La taille de ces cellules
d’isolement est si réduite qu’on ne peut pas s’y étendre pour se reposer. Le
sol et les murs sont en ciment et le prisonnier ne dispose ni de couverture ni d’une
paillasse. La lumière naturelle n’y pénètre pas. La ration alimentaire est
limitée pour les maintenir en vie. Il n’y a ni hygiène, ni soins médicaux.
11- La prison Garchak de Varamine, au sud de Téhéran, qui a gagné le surnom
de 2e Kahrizak, renferme des prisonnières de droits communs. Pour
intensifier la pression, le régime y envoie aussi les détenues politiques. Le
pénitencier est formé de 7 ensembles pouvant renfermer 2000 femmes et des
dizaines d’enfants de moins de deux ans. Ces bâtiments sont vétustes et font
plutôt penser à un entrepôt très élémentaire. Des bandes mafieuses y agissent
ouvertement et y font facilement du trafic de drogue. L’absence d’un système
d’évacuation des eaux usées rend les sanitaires d’une saleté répugnante. L’eau
y est contaminée et les rations alimentaires évitent à peine aux détenues de
mourir de faim.
12- La prison Dastguerd de la ville d’Ispahan, construite pour 4000
détenus, en renferme plus de 10.000, entassés les uns sur les autres. La
surpopulation pousse les prisonniers à même occuper les couloirs des WC.
13- La prison Vakil-Abad de Machad (nord-est de l’Iran) renferme plus de
25.000 prisonniers, dont plus de 4000 condamnés à mort. En 2013, le régime y a
souvent mené des exécutions collectives à grande échelle, dans le plus grand
secret.
14- La diffusion d’ondes parasites dans la prison de Gohardacht est une
autre méthode pour torturer les prisonniers politiques. Cette mesure inhumaine
qui entraine des cancers met gravement en danger la santé des détenus, desséchant
les muqueuses, provoquant des douleurs musculaires et des migraines sévères,
des troubles de la vue, des nausées et des engourdissements constants. Les
prisonniers ont déclenché une grève contre ces bombardements de parasites.
V- Des châtiments barbares
15- Les châtiments cruels comme lapider, amputer, crever les yeux ou couper
les oreilles viennent compléter la panoplie de crimes du régime des mollahs.
L’an dernier, on a répertorié quatre condamnations à la lapidation pour deux
femmes et deux hommes à Tabriz, une condamnation à arracher les yeux et à
couper l’oreille d’un ouvrier à Téhéran, et à l’amputation des mains de huit
prisonniers dans les villes de Chiraz, Sari et Abadan. Assadollah Jafari, n° 2
du système judiciaire a déclaré que « l’amputation des mains et des pieds
est une des fiertés du système judiciaire » des mollahs (médias officiels,
30 janvier). Le procureur de Chiraz a lui aussi qualifié les amputations de «
sérieux avertissement » pour tous ceux qui causent de l’insécurité. »
En 2013, le Conseil des gardiens du régime a de nouveau insisté dans le
« nouveau code pénal » sur la nécessité de la lapidation. (Porte-parole
de la commission des affaires juridiques du parlement des mollahs, 21 janvier
2013)
VI- Assassinat de citoyens, surtout dans les zones frontalières
16 – Alors que les voleurs et les trafiquants de haut vol avec des
détournements de plusieurs milliards de dollars occupent les plus hautes
fonctions gouvernementales, les forces répressives ouvrent le feu chaque jour
et tuent sous divers prétextes des habitants sans défense et d’une grande
pauvreté qui pour nourrir leur famille font du colportage et de la vente au
porte à porte dans les régions frontalières et les villes du littoral comme
Bandar Abbas (sud), leurs confisquent leurs maigres biens, brûlent leurs
véhicules et tuent les animaux qu’ils transportent.
VII- Les arrestations arbitraires
17- Les arrestations arbitraires sous couvert de plans répressifs comme le
plan de « développement de la sécurité publique » se sont déroulés
dans diverses villes du pays. Dans la seule ville de Sanandaj, dans l’ouest de
l’Iran, en 4 jours, 193 personnes ont été arrêtées. A Téhéran, le 15 décembre,
123 personnes ont été arrêtées. A Bandar-Abbas (sud), des raids menés la nuit
aux domiciles de jeunes protestataires, ont fait des dizaines d’arrestations.
18- L’humiliation des personnes interpelées, en particulier des jeunes, se
fait en les travestissant en femmes et en les exhibant dans le rues, des actes
qui se heurtent au vif rejet de la population.
19- Dans les universités, une politique répressive est en œuvre pour
empêcher l’émergence de protestations étudiantes. En prenant des centaines de
décisions de suspension, le régime a privé sous divers prétextes des étudiants
de leur droit de suivre des cours ou les a envoyés en prison à la moindre
protestation ou activité militante. Karamatollah Zare’ian, étudiant de 27 ans
de Téhéran, après sa troisième arrestation et sa disparition soudaine est mort
de façon suspecte. Malgré tout, les étudiants ont manifesté leur colère et leur
rejet de ce régime inhumain en diverses occasions en scandant des slogans comme
« A bas la dictature », « les étudiants préfèrent la mort à
l’humiliation », et en interrompant de nombreux discours officiels des agents
du régime.
20- Les pressions et discriminations contre les femmes, qui sont légalisées,
ont eu libre cours en 2013 aussi, dans divers domaines. Les patrouilles
répressives ont harcelé les femmes sous prétexte de sanctionner et d’arrêter
les « mal-voilées », surtout pendant la saison chaude. Pour amplifier
le mouvement, les mollahs ont lancé le « plan national du voile spécial
dans les écoles » ciblant les écolières, les collégiennes et les
lycéennes. Firouz-Abadi, le commandant
en chef des forces armées du régime, a estimé que pour préserver « la
pudeur », les forces de sécurité et le système judicaire doivent s’occuper
des « mal-voilées ». Il a souligné que si « les non voilées et
les impudiques (...) cherchent à salir l’image de la révolution, il s’agit d’un
problème de sécurité et les instances de sécurité doivent s’en occuper. »
(Agence de presse Tasnim des pasdaran, 22 novembre 2013)
VIII – Répression des minorités religieuses
21- En 2013, le régime des mollahs a donné une nouvelle ampleur à l’arrestation
et la répression des prêtres et des chrétiens. Plusieurs d’entre eux dans les
provinces de Téhéran, Fars, Ispahan et Azerbaïdjan ont été arrêté pour
« atteintes à la sécurité nationale », « prosélytisme » et
pratique du culte. Le père Robert Asserian,
un dirigeants de l’Eglise de la communauté Rabani, a été arrêté puis libéré
sous la pression internationale, le père Vervir Avanessian condamné à 3,5 ans de
prison et le père Saïd Abedini condamné à 8 ans de prison, la condamnation à 80
coups de fouet de 4 chrétiens arrêtés dans une église à domicile en octobre
2013, des pressions un nombre de prêtres arméniens pour leur faire cesser leurs
activités ou les faire partir du pays, la fermeture d’un grand nombre d’églises
à domicile, ou la principale église arménienne de Téhéran rue Taleghani, ne
sont qu’une partie des crimes de ce régime. Le 15 décembre, dans une autre
mesure répressive à l’approche de Noël les chrétiens de langues persanes se
sont vus interdire l’entrée de l’église St Pierre de Téhéran et il a été
interdit d’y tenir des messes en persan.
22- Les pressions sur les Zoroastriens, les derviches Gonabadi et les
fidèles du culte Yarassan se sont poursuivies. En février 2013, huit avocats et
autres prisonniers derviches écroués dans la section 350 de la prison d’Evine à
Téhéran, ont refusé de comparaitre dans un simulacre de procès. Ils ont ensuite
été torturés et mis en isolement cellulaire dans la section 209 d’Evine. Deux
derviches emprisonnés à la prison d’Adel-Abad de Chiraz (sud) ont suivi une
grève de la faim de 90 jours pour protester contre la répression de leurs
coreligionnaires et de leurs avocats. Les persécutions des derviches Yarassan
ont aussi déclenché des vagues de protestations.
23- L’an dernier le régime des mollahs a continué à persécuter les bahaïs.
Ataollah Rezvani, commerçant de 52 ans, après avoir été menacé à plusieurs
reprises par les services de renseignement et le bureau de « l’imam du
vendredi » de la ville d’abandonner la vente des pompes à eaux, a été
assassiné le 24 aout à Bandar-Abbas dans le sud du pays. Dans la prison des
femmes de Semnan, des bahaïes ont été écrouées avec des détenues de droit
commun dans des conditions épouvantables. Trois d’entre elles sont accompagnées
de leurs nouveau-nés. Le 12 décembre, des éléments du régime ont détruit le
cimetière bahaï de la ville de Sanandaj dans l’ouest de l’Iran. C’est le 3e
cimetière bahaï de Sanandaj détruit par le régime.
IX- Répression de la liberté d’expression
24- Reporters sans frontières a annoncé le 18 décembre
que l’Iran est une des cinq grandes prisons de journalistes au monde. Le nombre
de journalistes emprisonnés en Iran jusqu’aux élections de juin se montait à
71. RSF a annoncé que pendant la
campagne électorale, 42 autres journalistes ont été écroués et 12 médias
fermés.
25- Incapable de contrer l’accueil réservé aux chaines
télévisées interdites, en particulier Sima-ye-Azadi, une chaine d’information
digne de foi, le régime combat avec vigueur tout ce qui permet à la population
de capter les chaines satellites. Le mollah Mohammad Saïdi, imam du vendredi de
la ville de Qom, a déclaré le 25 septembre : « Aujourd’hui, dans son
offensive culturelle, l’ennemi vise nos familles et nos foyers. » Hossein
Zolfaghari, commandant des forces de sécurité des douanes, a rapporté une
augmentation de 99% des découvertes d’équipements de récepteurs satellites
(agence Isna, 26 septembre). Le 26 septembre à Chiraz, le corps des pasdaran
dans une mesure répressive a détruit 800 « antennes et récepteurs »
de chaines satellites sous les chenilles de blindés et des rouleaux
compresseurs, une mesure qu’il a jugée « valeureuse pour lutter contre l’offensive
culturelle des ennemis de la révolution et du système ». A Hamedan, 32.000 antennes satellites ont été
confisquées en six mois (agence Mehr des services de renseignement, 8 octobre)
et 5000 récepteurs ont été confisqués par les douanes de Bandar-Abbas (médias
officiels -13 décembre).
X- Répression sévère d’internet
25 – En 2013, le régime des mollahs s’est acharné sur les
Internautes. Le filtrage et le contrôle des sites et des emails s’est opéré par
au moins 12 organes. Dans les premières semaines de 2013, pour renforcer la
répression, un nouvel organe a été créé à la demande de Khamenei du nom de
« base de la guerre virtuelle » dans l’état-major des forces armées.
Mohammad-Ali Assoudi, sous directeur des affaires culturelles et de la propagande
des pasdarans a déclaré : « 20.000 forces des pasdarans travaillent
dans divers domaines culturels contre la guerre virtuelle ». Il a ajouté
que ces mesures « appliquent les ordres du guide suprême dans la guerre
virtuelle ». (Quotidien officiel
Bahar, 2 janvier 2013)
Dans la dernière semaine de juillet, les forces de
sécurité ont fermé 67 cafénets dans le Grand Téhéran et ont donné des
avertissements à d’autres. Le chef des
forces de sécurité du Grand Téhéran Sadjedi-Nia, a mis en garde qu’il
traiterait « sans pitié » ceux qui commettent des délits (agence
Isna, 26 juillet 2013) avant lui, le chef du conseil suprême de l’espace
virtuel avait précisé que « contourner les filtres pour se connecter aux
réseaux sociaux sur internet est un délit ».
On peut se connecter sur internet uniquement via des IP
officiels distribués par la compagnie des télécommunications du corps des pasdarans.
Le Fata, la cyberpolice, conditionne toute utilisation d’internet à la
présentation d’un code national attribué à chaque individu. Pour les
propriétaires de cafénets, il existe toute une panoplie d’interdictions et si
elles ne sont pas respectées cela entraine la fermeture du commerce. Un grand
nombre de cafénets ont été fermés dans tout le pays.
L’an dernier également, un certain nombre de personnes
ont été arrêtés en Iran pour avoir publié des textes sur Internet et ont été
soumis à la torture et diverses pressions. On peut citer l’arrestation de huit
blogueurs dont une femme dans la ville de Rafsandjan pour « insultes aux
valeurs sacrées » le 20 novembre.
XI – Répression des militants culturels
26 - Des studios de musiques ont été fermés pour
« enregistrements non autorisés » et des musiciens et chanteurs ont
été arrentés pour « activités clandestines contraires à la cultures comme
la production de chansons et de musiques interdites ».
Ce que contient ce rapport ne révèle qu’une petite partie
du calvaire que vit le peuple iranien en permanence. les nouveau-nés
grandissent dans les camps de la mort pour des fautes non commises par leurs
mères et les parents âgés sont pris en otages pour des accusations forgées par
les mollahs contre leurs enfants et sont privés des droits les plus
élémentaires dans les prisons de la dictature religieuse. Les jeunes et les
femmes sont condamnés à des morts lentes dans les salles de tortures et les
prisons secrètes.
660 exécutions officiellement répertoriées en 2013, dont
les 2/3 ont été effectuées sous le mandat de Rohani, montre bien que faire
croire à la modération de ce régime sanguinaire en Iran ne sert qu’à tromper la
communauté internationale et à justifier marchandages et complaisance avec les
bourreaux au pouvoir. C’est pourquoi la Résistance iranienne demande une fois
de plus la saisine du dossier des violations des droits humains en Iran par le
Conseil de sécurité de l’ONU et de faire traduire en justice les dirigeants de
ce régime. Elle insiste sur la nécessité de subordonner la poursuite des
relations économiques et politiques avec le régime des mollahs à l’amélioration
des droits humains en Iran.